La nature, soucieuse de la survie de l’espèce, a veillé à ce que les activité indispensables nous apportent une forme de jouissance. Copuler, manger, déféquer – chacune de ces actions s‘accompagne d’un plaisir qui lui est propre. Notre corps est ainsi fait que le passage de l’étron dans l’étroit canal qui mène à l’anus stimule de nombreuses stimulations nerveuses. Le plaisir de chier, fugace, quasi subliminal, est inscrit dans notre anatomie.L’animal sauvage défèque dès qu’il en ressent le besoin. Les animaux domestiques apprennent à se retenir. Les humains prennent parfois l’habitude de ne pas répondre d’emblée à l’appel de la nature, afin de prolonger cette sensation particulière.
L’apprentissage de la propreté est l’une des premières crise majeure que traverse le jeune enfant. Selon les psychologues, le refus du pot est probablement la première occasion dont peuvent se saisir les tout-petits pour affirmer leur individualité. Les matières fécales, et à un moindre degré l’urine, véhiculent une forte charge affective qui peut être positive ou négative mais reste liées au contenu du corps donc au corps lui-même. L’acquisition du contrôle sphinctérien se fait à la suite du plaisir pris d’abord à l’expulsion puis à la rétention, puis au couple rétention-expulsion : la maîtrise nouvelle sur son corps procure à l’enfant une jubilation renforcée encore par la satisfaction maternelle.
Voici le commentaire de Freud :
« La défécation est une source de satisfaction sexuelle déjà utilisée par le nourrisson. […] Ou bien il cède docilement à l’excrément, il le « sacrifie » à l’amour. Ou bien il le retient pour la satisfaction autoérotique et, plus tard, pour l’affirmation de sa propre volonté. »